Pharaon est très fier d'affirmer son soutien auprès du Racing Club Amandinois qui ouvre une équipe féminine.
Caroline, membre de l'équipe, nous en dit plus.
Je m’appelle Caroline, j’ai 37 ans, je suis maman de 3 enfants et je travaille dans la finance.
Chaque joueuse aura certainement sa propre idée là-dessus mais je pense qu’il y a quand même des qualités communes à chacune : avoir une bonne condition physique, aimer le sport d’équipe et surtout avoir l’envie ! C’est la base !
Quand vous devez aller vous entrainer sous la pluie en plein hiver, il faut une sacrée dose de motivation !
L’esprit groupe prend alors toute sa signification : vous vous bougez pour votre équipe.
Mais ce n’est pas tout, il faut savoir être un peu casse-cou, le risque d’être un peu secouée est quand même plus important que dans une partie de bridge (rires) ! Et ne pas avoir peur des troisièmes mi-temps (rires) ! Elles font partie intégrante du sport.
J’ai été inspiré par la rencontre avec un joueur énormément impliqué dans son club, et le fils d’une amie, licencié également à Saint-Amand-les-Eaux.
J’ai alors commencé à venir sur le bord du terrain de temps en temps, et j’avoue que je n’y connaissais absolument rien !
Mais ce qui m’a marqué de suite, c’est la cohésion entre les joueurs, mêlant un état d’esprit de « deuxième famille », et les valeurs qu’ils véhiculent.
Lorsque j’ai appris que le club de rugby de Saint-Amand-les-Eaux allait mettre en place une section féminine, je me suis dit : « Et pourquoi pas moi ? ».
Mes enfants grandissaient et je pouvais de nouveau penser à moi.
Et de vous à moi, j’avoue que pratiquer un sport atypique pour une femme correspond bien à ma personnalité et à mon mode de vie anticonformiste !
Au final je me suis prise au jeu, j’ai découvert un club à l’esprit familial et surtout un sport de valeurs, loin des clichés « barbares » qui peuvent être véhiculés.
Le rugby est un sport où le groupe passe avant l’individu, où l’entraide et le respect de l’autre sont primordiaux.
C’est un sport qui nous oblige à nous dépasser quand on joue sous des trombes d’eau ou dans le froid de l’hiver !
Mais c’est aussi un sport très tactique avec des règles qui peuvent s’avérer complexes.
Avant le rugby, j’ai pratiqué la natation en compétition pendant 15 ans.
Mais j’ai tout arrêté lorsque je suis devenue maman et la vie a fait le reste : le travail, les enfants, la maison.
Le sport n’était plus une priorité pour moi.
Il y a 3 ans, j’ai repris le sport avec la course à pied, un sport pratique, simple, avec peu de contraintes.
Mais au final il me manquait toujours l’appartenance à une équipe et une dynamique de groupe.
Quand j’ai appris que le RCA allait mettre en place une section féminine, c’était l’occasion de découvrir le rugby avec une majorité de débutantes autour de moi et de faire partie d’une équipe. C’était également pour moi l’occasion de me lancer un défi personnel et de pratiquer un sport atypique pour une femme.
Pour cette question il faudrait demander l’avis à l’ensemble de l’équipe féminine ainsi qu’à l’équipe Séniors.
Pour ma part je pense que l’intégration s’est très bien passée. L’équipe Seniors masculine n’avait évidemment pas l’habitude d’une horde de femmes au sein du club, mais je pense qu’un peu de nouveauté et une vision différente des choses ne fait jamais de mal.
Les joueurs nous ont bien soutenu et ont su nous apporter leurs conseils sur le terrain.
D’ailleurs cette année un ancien joueur vient se joindre à notre coach pour nous entraîner.
« Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte".
Cette phrase a été prononcée par Pierre de Coubertin lors des Jeux Olympiques de Stockholm en 1912.
Fort heureusement, depuis, les mentalités ont changé, les sports féminins sont de plus en plus médiatisés et gagnent peu à peu le petit écran.
En plus de ça, il y a des enjeux économiques.
Si les matchs attirent il y aura des retombées économiques, mais aussi des enjeux sociologiques tels que l’égalité hommes-femmes.
Concernant le rugby, l’engouement médiatique et populaire casse les clichés.
La Coupe du Monde 2014 avait été un tournant pour l’image et le développement du rugby féminin, en montrant au grand public le jeu au féminin et en faisant évoluer les mentalités. Les résultats de la saison 2017/2018 de l’équipe de France féminine, ainsi que ceux de la Coupe du Monde 2018 ont continué d’asseoir cette image.
De plus en plus de joueuses rejoignent les clubs et la FFR (Fédération Française de Rugby) s’adapte avec la mise en place d’un plan de développement.
Que des bonnes nouvelles pour le développement de ce sport, et pour notre plus grand plaisir !
A nous, équipes féminines, de véhiculer cette image et de se donner les moyens de réussir en ce sens.
Je pense que le rugby féminin progresse, que les mentalités évoluent aussi, et dans le bon sens !
L’accroissement de la médiatisation est une très bonne chose car cette médiatisation entraîne ce changement de mentalités.
De plus il y a des intérêts économiques derrières, et pourquoi pas utiliser ce biais-là pour promouvoir ce sport version féminine ?
Tous les moyens sont bons pour prouver que le rugby n’est désormais plus réservé aux hommes, et que les femmes peuvent s’y épanouir et y trouver leur place.
Que c’est une belle bêtise et un beau cliché !
Le rugby est un sport où règnent beaucoup de clichés en ce qui concerne la pratique des femmes. "
Butors", "armoires à glace", "bonhommes"… Finis tous ces lieux communs !
Aujourd‘hui je peux affirmer haut et fort qu’une femme peut travailler, élever ses enfants ET pratiquer un sport dit « masculin ».
Elles touchent au football, pratiquent le hand-ball, pédalent sur les traces d'Armstrong, maîtrisent le rugby, enfilent des gants de boxe et, surtout, jouent en catégorie professionnelle.
Et les derniers résultats de l’équipe de France féminine lors de la coupe du monde prouvent bien que les femmes ont toutes leur place dans ce sport, n’en déplaise à certains esprits étriqués !
Je dirais que tout simplement les résultats de l’équipe de France parlent d’eux-mêmes, et je les inciterai à venir échanger avec des joueuses ; celles-ci leur expliqueront ce qu’elles retirent de ce sport, et que ça va bien plus loin que de courir avec un ballon ou se jeter au sol dans la boue (rires).
Et ça, il faut venir le vivre !